La fureur des hommes.
Copulateurs compulsifs, toujours capables du pire, quelquefois du meilleur. Habiles dans le meurtre, la torture et la haine, ils sont capables pour un avantage, une supériorité, un privilège de se transformer en traître et de vous vendre pour une bouchée de pain. Appuyés sur une table de bistrot ou présidentielle, les fondamentaux sont toujours les mêmes. Je vois leurs détresses dans leurs yeux, privés du sens de la vie à la naissance, exclus de la plénitude, ils n’ont qu’un moyen d’expression venu des cavernes, la domination.
Leurs phallus toujours trop courts les obligent à construire haut, à se déplacer bruyamment, à mesurer toute chose et toute situation. Leurs compagnes dans la majorité des cas ne sont pas considérées comme des êtres humains mais comme des femelles destinées à détourner la frayeur de leur naissance. Ils aiment le groupe, la horde, ils ont moins peur de leurs lâchetés. Ils marchent au pas, organisent dans tous les domaines la domination en strates grotesques, ils se donnent des lois, des sanctions, des morales et des indignations indignes.
Je les vois à l’œuvre chaque jour, assoiffés de pouvoir et de cupidité, trahissant, volant, massacrant, pétris d’envies et d’orgueil, regardant avec cynisme leurs prochaines victimes. Le jour de ma mort que je souhaite le plus tard possible, je serai sûrement un peu triste, mais j’aurai le secret espoir, si cela existe, de revenir sur terre en femme et en lesbienne.
Brenar de Croy